«Chirac/Sarko/Hollande/Macron t’es foutu, La jeunesse est dans la rue ! » Depuis début avril la jeunesse française foule de nouveau les pavés pour protester contre la réforme ORE (« Orientation et Réussite des Étudiants »). La comparaison avec Mai 68 est tentante. Mais la jeunesse d’aujourd’hui, la 2.0, n’est plus celle d’hier. Sur quelles valeurs reposent la new generation ?  Regards croisés.

Manifestation interprofessionnelle ©LaMeute – Graine

La génération « Pourquoi », la E-génération, les écho boomers  … Lui trouver une dénomination est aussi difficile que de se fixer sur une définition lorsqu’on évoque la génération Y. Les études dessinent les contours limitatifs de cette génération mais ils sont poreux : cette génération s’étendrait des enfants nés vers 1980 (parfois même dès 1975) jusqu’à ceux des années 2000. Ces personnes ont aujourd’hui entre 38 et 18 ans.

Selon un rapport de l’Union Européenne pour la Jeunesse daté de 2014, la génération Y représenterait 11,7 millions de personnes âgées de 15 à 29 ans en France et 2 millions de plus en Allemagne. Au prorata de la population totale à cette époque, la jeunesse française occupe cependant une plus grande place (environ 17,6%) que sa voisine (16,9%).

Source : Rapport de l’UE pour la Jeunesse (2014)
Cette jeunesse a largement accès à l’enseignement supérieur, si cette affirmation se limite à une comparaison avec ses aînés de 68 : le taux des jeunes ayant terminé leurs études supérieures s’élève à 82,2% au niveau de l’Union Européenne. Un zoom en France et en Allemagne permet de remarquer que les jeunes français sont plus nombreux dans ce cas (87,9%) que leur voisins (77,1%).

Source : Rapport de l’UE pour la Jeunesse (2014)

Voilà pour les chiffres. Mais qui est-elle cette génération Y ? Comment en parle-t-on ? Comment se définit-elle ? Et quelles sont les valeurs qui l’animent ?

En 2018, il est toujours interdit d’interdire, et les mouvements étudiants contre la loi ORE tiennent à le rappeler. Sauf que les étudiants ne sont pas là pour refaire l’histoire. Ils écrivent la leur. Précisément parce que cette jeunesse n’a rien à voir avec celle de 68. Mais la plage est loin d’avoir disparu de l’horizon. Elle est même plus là que jamais, bien que les techniques de mobilisations aient changé. Qui sont-ils ces jeunes ? Des « casseurs » ? Des jeunes désengagés ou toujours enragés ? Des jeunes qui « refont » ou « défont » Mai 68 ? Le verbe varie en fonction du degré d’infantilisation dont l’expert qui en parle fait preuve. A titre d’exemples, ces reportages commémoratifs de Mai 68 où le casting des personnes interrogées se concentre sur ces « jeunes qui ignorent tout de Mai 68 » .

« Le jeune est tourné vers l’avenir mais aujourd’hui, l’avenir ne se tourne plus vers le jeune.
Doit-il aborder l’avenir en lui tournant le dos ? Le jeune?!
 »
Extrait du Péril Jeune (1994)
Cédric Klapisch.

“Parler d’une jeunesse, ça n’a pas de sens. Je ne connais pas LA jeunesse, elle est plurielletranche Taha Bouhafs, 21 ans, candidat aux élections législatives de juin 2017 pour la France Insoumise dans la deuxième circonscription de l’Isère. Je sais par contre qu’il y a une jeunesse privilégiée et une jeunesse qui l’est moins. J’en suis issu, j’ai grandi à Échirolles (Isère, 38). Dès l’enfance, j’ai compris que je n’étais pas comme les autres, je vivais des injustices au quotidien en venant d’un quartier populaire. Et tu veux comprendre pourquoi en grandissant. Tout cela fait qu’il y a certaines valeurs qui sont inhérentes à cette jeunesse : la solidarité, l’entraide. Pendant les révoltes de 2005, quand les gamins se faisaient charger, toutes les portes étaient ouvertes pour les recueillir, par exemple !”

Infographie réalisée sur Piktochart.

Taha se politise d’abord par la géopolitique internationale: « Très jeune je me suis intéressé au conflit israélo-palestinien. Je voyais que ça s’inscrivait dans un contexte plus général, plus global où les intérêts pécuniaires règnent autant que les systèmes impérialistes. » Son orientation scolaire, qui l’enferme hors des filières générales, le pousse à arrêter l’école. Il enchaîne les petits boulots. Jusqu’à ce que l’année 2015 vienne l’attraper : « Un ami se rendait à Nuit Debout et m’a proposé de l’accompagner. J’étais très affecté par l’ambiance en France depuis les attentats. J’avais des messages à faire passer. Et j’ai kiffé. Nuit Debout m’a permis de parler. » Il se souvient avec amusement de cette militante qui parlait de la nécessité de planter des légumes en ville : « Ça m’a permis aussi de m’ouvrir aux luttes des autres. »  Cette concrétisation de son engagement politique lui donne envie de reprendre l’école; il se réinscrit à la fac en passant par un Diplôme d’Accès aux Études Universitaires.

Taha Bouhafs, 21 ans, candidat aux dernières élections législatives.

Après cette expérience « Nuit Debout », Taha soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles et décide lui-même de se présenter en Isère pour les législatives. Sa vision est claire : « Pour moi, il y a deux façons de faire : soit on change le système de l’intérieur, soit il y a la guerre. Et nous, on n’est pas pour la guerre. Pointer du doigt le vieux monde, ça ne sert à rien. Il faut pouvoir apporter des réponses rapides et concrètes. On a fait en sorte de consulter un maximum de gens sur le terrain avec la méthode Alinsky. Donc se présenter aux élections, ça ne te condamne pas du tout à avoir une carrière politique traditionnelle pour moi, puisque la suite logique, c’est de convoquer une assemblée constituante. D’aller vers du changement. » conclut l’étudiant.

« Quand le jazz est, quand le jazz est là ;
la java s’en, la java s’en va… »
Le jazz et la java
Claude Nougaro

La e-génération: e pour égalitaire

Les études existantes sur cette génération se cantonnent majoritairement au monde du travail. Les Y sont ces « ingouvernables », ces « incompréhensibles » qui redéfinissent voire « révolutionnent » le monde du travail et « redéfinissent les règles du jeu », peut-on lire sur le site du Monde Campus.

Julien POUGET, consultant en Relations Humaines et auteur du livre « Intégrer et manager la génération Y« , a longtemps observé cette génération. Son analyse se base notamment sur des entretiens avec des jeunes, bien sûr, mais aussi avec des professeurs et des dirigeants d’entreprises. Loin des visions négatives ou infantilisantes de cette jeunesse, il y voit une manière de révolutionner les interactions sociales : « C’est la génération du peer-to-peer. Ça veut bien dire ce que ça veut dire ! Pour cette génération, il n’y a pas d’autorité supérieure. Tout le monde peut contribuer à produire du collectif », détaille l’écrivain de 38 ans. « La jeunesse occidentale d’aujourd’hui ne veut plus ‘travailler pour’ mais ‘travailler avec’. Un exemple type de cette valeur, c’est Tesla, l’entreprise d’Elon Musk, où n’importe qui peut contacter n’importe qui. Il n’y a plus cette hiérarchie traditionnelle en entreprise. »

 

Rokia, 25 ans, a cofondé son propre média à l’âge de 22 ans. BYUS, c’est surtout beaucoup de motivation et une nécessité de se raconter ©Amanda_Jacquel

Rokia Dosso est une jeune journaliste de 25 ans. Elle a cofondé son média en ligne, « BY US MEDIA », en 2016, à l’âge de 23 ans. Aujourd’hui, ils sont neuf à produire du contenu en ligne et leur page Facebook compte plus de 114 000 abonnés. Lorsqu’elle évoque leur façon de fonctionner, Rokia est catégorique : « Nous ne sommes pas du tout dans l’idée d’une hiérarchie basée sur des compétences journalistiques. On ne veut pas recréer ce qu’il se passe dans les entreprises classiques. On ne veut pas de cette verticalité. L’idée c’est de s’épanouir et d’informer la communauté afro-descendante en France et contrecarrer la vieille représentation médiatique qui la galvaude souvent et ne la représente jamais entièrement. » Rokia avait déjà des expériences dans d’autres médias, notamment un stage au sein de France Télévisions et, dans une volonté plus semblable à celle de ByUs Media, auprès d’un site d’informations panafricain.  « La première expérience a été décevante car j’ai vu la manière dont on parlait de nous, dont on construisait un sujet télé. C’est un point de vue de personne blanche, assez aisée, qui est souvent le rédacteur en chef. La deuxième expérience n’était pas suffisante ; j’avais besoin d’avoir cet outil à moi », précise la jeune femme. Seul moyen de le faire rapidement et de toucher du monde : en ligne.

Capture d’écran de la page Facebook de BY US MEDIA

La génération Y: plus connectée que jaja

La génération Y, et ses valeurs, sont en fait déterminées par le contexte dans lequel elle a grandit : celui de la mondialisation. Et par l’outil caractéristique de la mondialisation aujourd’hui : la révolution du XXIème siècle, le world wide web.

Un espace sans frontière, ouvert à la grande majorité de la jeunesse du monde occidental. Un espace où la jeunesse agit autant qu’elle se définit.

Chez les moins de 20 ans par exemple, plus d’un ado sur deux est sur Snapchat, huits ados sur dix ont un smartphone et passent en moyenne 15 heures par semaine sur internet, selon cet article du Parisien.
Pour les « digital natives », « leur taux d’équipement en ordinateurs, smartphones et tablettes dépasse de 5 à 10 points ceux de la génération précédente. » affirme Amira Amrine, consultante en Inbound Marketing sur le site 1min30.com.

Cependant, la e-génération fait plus qu’utiliser internet à outrance : elle le maîtrise et en connaît les enjeux, selon le HuffPost qui souligne la méfiance de ces jeunes envers l’omniprésence numérique et l’attention portée à la protection de leurs données.

Internet, c’est le monde à portée de clics. Alors forcément, cette accessibilité immédiate, cette absence de barrières, ces relations en continu, influent sur la façon dont s’est construite et insérée la jeunesse dans la société.

Le rapport au temps de cette « jeunesse Google » est singulier, remarque Julien Pouget en souriant : « D’ailleurs, ça en fait une jeunesse qui est capable de faire plusieurs tâches à la fois. Un professeur me disait qu’il voulait piéger des élèves qui étaient sur leur portable en leur demandant de répéter ce qu’il venait de dire. Et bien à chaque fois, les élèves le pouvaient ! ». C’est une génération ATAWAD qui a grandit avec internet, acronyme pour AnyTime, AnyWhere, AnyDevice.

« La jeunesse d’aujourd’hui veut tout et tout de suite » résume le consultant en Relations Humaines. Sa relation au monde se base paradoxalement autant sur l’immédiateté que sur la démultiplication : c’est ici, maintenant et ailleurs (sur les différents comptes, les différents réseaux sociaux, boîtes mails, etc).

Capture d’écran du live fait par Nabil au rassemblement pour la Palestine place du Trocadéro à Paris le 16 mai.

A l’instar de tous ces téléphones brandis en l’air lors du rassemblement pour la Palestine place du Trocadéro, ce mercredi 16 mai dernier.

Nabil, 30 ans, présent dans la foule, a entendu parlé de ce rassemblement sur Facebook, par un événement. Il passe en live, toujours sur Facebook, dès qu’il arrive sur place : « C’est aussi pour mes potes sur Lille qui n’ont pas pu venir. » Tout le monde y va de son Snap’, de son live. Outre l’homme au microphone, la communication dans la foule est extrêmement forte, mais se fait en silence, sur les réseaux.

 

C’est aussi le constat d’Erik Albrecht, journaliste et auteur de « Les révolutionnaires secrets : comment la génération Y change notre monde » publié en 2014 et coécrit avec Klaus Hurrelmann, chercheur dans les domaines de l’éducation et la santé (sorti en allemand sous le titre: « Die heimlichen Revolutionäre: wie die Generation Y unsere Welt verändert ») : « La jeunesse d’aujourd’hui a tous les outils pour analyser ce qu’elle veut et réfléchir aux moyens pour y parvenir. Leur manière de s’organiser a totalement changé avec l’avènement d’internet : Facebook bien sûr, les réseaux sociaux mais aussi les pétitions en ligne par exemple !”

Snap & live pendant le rassemblement du 16 mai pour la Palestine à Paris – ©Amanda_Jacquel

Taha Bouhafs était aussi présent ce jour-là, pour le rassemblement pour la Palestine : « moi je ne regarde pas la télé. Toutes nos infos sont sur les réseaux et ça bombarde, ça va très très vite. Parce que notre génération maîtrise parfaitement ces outils aussi. A chaque fois que tu fais une action, tu la mets sur facebook. Alors que ça n’apparaîtrait pas forcément dans un journal traditionnel. » Même en politique, l’offre de possibilités numériques offrent de nouvelles opportunités de discours: l’hologramme de Jean-Luc Mélenchon par exemple, ou les compte Snapchat de plusieurs candidats aux dernières présidentielles françaises.

Mais par-dessus tout, pour Taha, c’est aussi une façon de porter des luttes qui seraient autrement réduites au silence : « Grâce à internet, la lutte contre les violences policières a pu être relayée. Et avoir un smartphone, ça peut sauver des vies ! Ca nous permet de filmer nos rapports avec la police, ça apporte un autre rapport de forces en fait », décrypte le jeune homme. « Regardez, ce qui a lancé aussi la mobilisation étudiante, ce sont les images de ce qu’il s’est passé à Montpellier! » ajoute Taha avant de poursuivre ses exemples : « Facebook a aussi joué un rôle clé dans ce qu’on appelle les Révolutions Arabes. Pareil, pour la Palestine, on parvient à avoir beaucoup d’images de l’intérieur grâce aux réseaux web.  »

Création et communication : deux maîtres mots de la jeunesse

Finalement, la vie n’est plus ailleurs, elle est partout. La jeunesse ne court plus vers un nouveau monde, elle le crée. À l’instar de Rokia Dosso, 25 ans, qui a créé son média en ligne : « By Us » en 2016. « En fait, si on regarde bien, il n’y a que des initiatives dans notre génération, on en regorge. On est la génération ‘start-up’ même si ce n’est pas trop mon truc. Notre génération est hyper créatrice et super communicative. On se réapproprie la parole. On fait nos récits par nous (BY US), pour nous ! Nous, nous avons voulu nous défaire des anciens modèles médiatiques. On est une génération qui parle de tout, qui met des mots sur plein de tabous. Et surtout, venant des quartiers populaires, on est une génération qui déjoue totalement les déterminismes sociaux et les clichés que d’autres peuvent avoir sur nous ! »

Pour Julien Pouget, c’est clair, la jeunesse d’aujourd’hui veut se réapproprier sa narration. Et surtout, elle a les moyens de le faire grâce aux outils du web, comme en témoignent le média autonome de Tolbiac ou certaines initiatives dans le monde du travail : « on constate par exemple que des referendums sont en train de se mettre en place. C’est encore la peer-to-peer mentality. La jeunesse veut parler pour elle-même. »

La génération « pourquoi » : réaliste, elle exige le possible

« Qu’attendons-nous du système ? A part ses euros. De loin la pire des gue-dro »
QUI CA ETONNE ENCORE ?
La Rumeur

« On entend souvent dire que la jeunesse est dépolitisée. Je ne suis pas d’accord » poursuit l’écrivain Julien POUGET. « C’est juste qu’ils n’utilisent pas les mêmes canaux. » L’abandon de ces canaux traditionnels se traduit, par exemple, au niveau politique par l’échec cuisant des deux partis traditionnels aux dernières élections présidentielles françaises.

Cet internationalisme dans lequel la e-génération s’ancre contribue aussi à un effet surprenant : « Il y a une chose qui diffère vraiment par rapport à Mai 68. Aujourd’hui, on ne proteste plus contre sa famille mais contre le monde et sa construction. En Mai 68, c’était plus une contestation des parents alors qu’aujourd’hui la cellule familiale, bien qu’elle se soit redéfinie, est la valeur qui reste stable et très importante pour cette jeune génération » analyse Julien Pouget.   

La génération Y demande Pourquoi : son accès à internet démultiplie sa capacité de conscientisation. Si elle peut bouder les urnes, elle s’active autrement. Rokia explique d’ailleurs qu’internet a joué une part majeure dans sa construction identitaire : « Je me suis beaucoup informée sur tous les pans de mon identité sur internet. Ça m’a permis de casser toutes les idées reçues par les canaux mainstream. »

Loin du nihilisme qu’on peut parfois lui prêter, la génération Y est en quête de sens. Julien Pouget rejoint cette affirmation : « Au travail par exemple, on constate qu’il y a une incompréhension entre les anciens managers qui sont habitués à l’exécution des ordres. Cette jeunesse remet tout en question. On voit aussi que c’est une jeunesse qui cherche à s’autodéfinir.  »

Jeune journaliste pour Al Jazeera (AJ+), Jalal Kahlioui, âgé de 25 ans, a suivi les révoltes étudiantes en France pour réaliser une mini-série nommée « Les Raisons de la Colère » : « C’est intéressant de constater que la jeunesse a la même utilisation des réseaux sociaux pour sa vie publique comme privée. » La frontière entre sa vie privée et professionnelle est fine. Mais ses engagements n’en sont-ils pas que renforcés ?

Pour l’écrivain allemand Erik Albrecht, une singularité propre à cette jeunesse est à remarquer dans ses engagements : « contrairement à l’idée du devoir moral par exemple, la jeunesse d’aujourd’hui veut voir les bénéfices de son engagement. » On pense aussi à cette génération start-up, celle du crowdfunding aussi. D’ailleurs pour l’auteur allemand, la différence notable entre la jeunesse française et allemande, c’est l’intérêt porté au niveau des salaires : « les jeunes français ont tendance à exiger un salaire assez haut. Cela s’explique par le contexte économique national qui peut contribuer à les effrayer et à vouloir se protéger de la précarité. »

Mais en écoutant Rokia de BYUS Media, on comprend que ces bénéfices ne sont pas forcément monétaires : « on travaille toutes et tous beaucoup chez BY US mais on ne gagne rien sur ce travail. Zéro. Les déplacements et le matériel c’est de la débrouille, du système D. On vient seulement de devenir une association, il y a un mois. On est quand même une génération qui est prête à renoncer à son confort pour faire valoir ses idéaux » conclue-t-elle.  

A Tolbiac, en lutte – ©Amanda_Jacquel

Si ça n’est pas de l’engagement ! La jeunesse qui fait vivre 2018 est une « forceuse » autant que fonceuse.  Elle redéfinit les interactions sociales, dans la manière dont on s’adresse à elle, dont on peut la suivre mais aussi dans sa manière de s’autodéfinir dans cet espace public.

Pour elle, rien n’est impossible. Et elle créera tout ce qu’il faut pour parvenir à ses fins.  À tout prix.

AJ avec Katharina Kunert