Reportage : Sur les pas d’un journaliste francais envoyé spécial aux festivités

Dans un Berlin enneigé et glacial, nous nous mettons en route pour les festivités de commémoration du traité de l’Elysée. Notre mission? Accompagner un journaliste français pendant son travail dans le quartier gouvernemental et observer la couverture de l’événement par la presse française.

Arrivées au château de Bellevue, nous attendons les autres journalistes. Entourées de musiciens militaires qui répètent leur morceau, nous scrutons les badges des arrivants. Dans la cour, une file de journalistes français avec les accréditations en bandoulière s’apprête à rentrer. Pour nous, c’est le signal du départ : il nous faut trouver quelqu’un qui soit intéressé par notre idée. Nous nous adressons à un journaliste de France Inter. Il est d’accord, la journée commence bien.

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En compagnie de « notre » journaliste Bertrand Gallicher nous prenons position devant le château pour attendre l’arrivée en voiture du président Hollande. Ce dernier se fait attendre, assez de temps pour nous pour poser quelques questions à Bertrand, emmitouflé dans une veste polaire. Notre compagnon germanophile a été correspondant de Radio France entre 2006 et 2010 et est revenu sur ses traces pour le cinquantenaire. Le gros du travail sur les festivités, ce journaliste établi l’a déjà fait auparavant. Il a animé un débat à Paris pour Radio France et a réalise deux reportages pour France Inter, dont un sur une famille franco-allemande vivant a Berlin. Aujourd’hui, son thème principal sera la conférence de presse commune de Merkel et Hollande où d’après lui « on parlera comme toujours plus de l’actualité, par exemple le Mali, que du franco-allemand ». Pour lui, intéresser les auditeurs français pour l’Allemagne est une tâche difficile.

Ecoutez son témoignage ici:

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Une colonne de voitures noires arrive. Le président? Un policier secoue la tête. Devant le château, le groupe de journalistes est frigorifié. Un quart d’heure plus tard, la voiture présidentielle arrive enfin. Le président allemand Gauck et Hollande se serrent la main, les photographes se précipitent. En moins de trente secondes, la rencontre est terminée. Les deux présidents s’engouffrent dans le bâtiment…pour ressortir coté cour pour les honneurs militaires. Les journalistes les suivent, s’exclament « Oh non! » quand nous ressortons tout de suite au froid. Ils prennent position derrière les enfants aux drapeaux franco-allemands à la main, se bousculent pour prendre des photos, enregistrent « l’atmo ».

Retrouvez l’ambiance des honneurs militaires dans la cour du château de Bellevue en cliquant ici:

Et voilà qu’est terminé le premier événement de la journée. Pour les journalistes français, le programme est chargé, ils repartent tout de suite, direction conseil des ministres. Ils s’engouffrent dans le bus réservé à la presse française. « Vous suivez Bertrand? Vous n’avez qu’à monter dedans » nous lance généreusement la responsable du groupe.

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Dans le car, changement de programme pour Bertrand. Sa rédaction de Paris l’appelle: « Ils me demandent un papier sur la matinée. J’ai moins d’une heure pour le faire ». Quotidien typique d’un journaliste envoyé « sur les lieux » comme il dit. Nous descendons du car à la chancellerie et allons, non courons pour gagner du temps, direction ambassade de France.

Dans les locaux jouxtant la porte de Brandenburg, une salle de presse est réservée aux journalistes français. Le groupe d’une trentaine de journalistes est venu ensemble à Berlin et est hébergé dans le même hôtel. Il complète le travail que fait la quarantaine de correspondants permanents français à Berlin. Un des envoyés permanents est Frédéric Lemaître qui travaille depuis 1995 pour le quotidien Le Monde. Pour lui, les médias français et allemands interprètent les festivités de la même manière.

Ecoutez ses propos ici:

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Dans la salle de travail, la pression règne. Les téléphones sonnent à chaque instant, les courriels apparaissent sur les écrans de téléphone, on s’installe rapidement, échange quelques mots avec les collègues, allume son ordi. Pour Bertrand, il n’y a pas de temps a perdre, le brouhaha des alentours se calme, il se concentre et rédige son texte.

 

Retrouvez l’ambiance dans la salle de presse de l’ambassade en cliquant ici:

Peu de temps après, le technicien qui l’accompagne établit le contact avec le studio. Bertrand lit son texte au micro, il l’enregistre à plusieurs reprises. Finalement, c’est dans la boite.

Pour écouter Bertrand enregistrer son texte cliquez ici:

La responsable du groupe réapparait « Nous partons dans cinq minutes pour la conférence de presse a la chancellerie! ». Juste le temps de jeter un coup d’œil aux communiqués de presse qui viennent d’être distribués.

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Le groupe se remet en route. « Allez, dépêchez-vous! » nous lance la responsable. Dans le bus, les journalistes discutent des propositions gouvernementales. Arrivés, de nouveau un contrôle de sécurité. Nous montrons les accréditations. Avant la conférence, un dernier moment pour interviewer Bertrand. Les journalistes prennent des notes, photos, filment. Les agences publient en direct. A première vue, nous ne constatons pas de différences entre Allemands et Français. Nous demandons à Bertrand ce qu’il en pense.

Ecouter sa réponse ici:

Après la conférence, Bertrand doit rentrer pour terminer son article et nous continuons seules.

Nous prenons un bus, cette fois-ci pour la presse allemande, direction assemblée plénière pour la session parlementaire commune. Sur la tribune de presse ou sur téléviseur, nous suivons les festivités. Quand ils ont eu la chance de se voir attribuer une accréditation pour la tribune (une seule par média), les journalistes grattent le papier ou tapent directement sur leur ordinateur. Les objectifs des photographes claquettent, une journée dans les coulisses de la presse se termine.

Pour écouter les hymnes nationaux à la fin de la cérémonie, cliquez ici.

 

Nous remercions Bertrand Gallicher de France Inter pour nous avoir laissé suivre son travail et Frédéric Lemaître (Le Monde) pour l’interview !

Lisez aussi « Tous pareils? Le regard des médias sur le pays de l’autre ».

crédits photos: Stéphanie-Fabienne Lacombe